Un char Bradley de l'armée ukrainienne, à Tchassiv Iar (oblast de Donetsk), en Ukraine, le 12 mars 2023. | Andre Luis Alves / Anadolu Agency / Anadolu Agency via AFP

Un char Bradley de l'armée ukrainienne, à Tchassiv Iar (oblast de Donetsk), en Ukraine, le 12 mars 2023. | Andre Luis Alves / Anadolu Agency / Anadolu Agency via AFP

Pour l'armée ukrainienne, 52 cartes qui peuvent sauver beaucoup de vies

Comment reconnaître ses amis, ses ennemis? Les États-Unis sortent le grand jeu.

Des Bradley. Des Marder, des Caesar, des PZH 2000. Des M142 Himars, des Bushmaster, des AMX-10 RC, des M1 Abrams, des Leopard 1, des Leopard 2, des Gepard. Et on en passe, et on en passe énormément. Et au milieu de tout ça, de bons vieux matériels d'origine soviétique, ou russe, que se partagent les deux forces en conflit.

Même pour l'expert en salon, au calme devant son écran, il y a de quoi s'y perdre. Alors pour des soldats ukrainiens sur la brèche et sur le front, prêts à en découdre avec l'ennemi russe, voire déjà sous son feu?

Le champ de bataille technique qu'est devenue l'Ukraine avec l'arrivée de ces dizaines de modèles d'armes de dizaines de pays différents est un véritable patchwork. Et cette grande multiplicité des modèles engagés fait peser une risque bien plus grand qu'à l'habitude de «friendly fire», ce tir ami qui est l'ennemi absolu de tout militaire.

Alors, comme l'explique le New York Times (NYT), les Américains ont ressorti la vieille technique du jeu de cartes pour accélérer l'apprentissage, par les troupes ukrainiennes, des noms et fonctionnements de ces nouvelles têtes peu familières faites d'acier et de furie. Et ainsi éviter que l'une d'entre elles, prise dans le feu de l'action pour une cible russe, ne se devienne la cible un obus malheureux.

Porte-parole pour la structure de l'US Army dédiée à ces questions d'apprentissage, Andrew Harshbarger explique au quotidien américain que l'idée est d'aider à «identifier les équipements ennemis et à les distinguer de ceux de forces amies».

Comme ils l'avaient fait, par exemple, pendant la Seconde Guerre mondiale pour les appareils volants ennemis, ou plus récemment pour les figures recherchées du régime de Saddam Hussein, ses services ont donc fait imprimer un jeu de 52 cartes comprenant autant de chars, canons, camions, transports blindés et autres systèmes d'armement –plus deux jokers, évidemment, l'un étant le système anti-aérien Stinger.

Friend or foe?

De l'as de pique au roi de cœur, chacune des cartes de ce jeu un peu particulier montre l'image nette d'un engin militaire et offre quelques informations basiques, mais se pouvant se révéler salvatrices, quant à ses capacités et armements militaires propres.

Détail amusant noté par le NYT: certaines des 52 cartes du jeu donnent possiblement –mais possiblement pas– quelques indices quant à des transfert d'armes encore secrets ou à venir. Le journal note ainsi la présence d'une carte dédiée au fameux hélicoptère UH-60 Black Hawk américain, que l'administration Biden a dit refuser d'envoyer. Une autre est consacrée au char Leclerc français, qui n'est pas non plus supposé avoir fait le voyage jusqu'au front ukrainien –du moins jusqu'ici.

Ce sont bien les Ukrainiens qui utiliseront le plus probablement le jeu lors de leurs soirées calmes auprès de l'âtre, pour à la fois passer le temps et apprendre à reconnaître ses nouveaux amis.

Le New York Times note néanmoins qu'il sera également distribué à l'ensemble de la chaîne logistique, américaine ou de l'OTAN, responsable du transfert de ces milliers d'armes vers Kiev: ça peut toujours servir, ne serait-ce que pour dépouiller ses camarades de chambrée de quelque menue monnaie.

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