Maintenant, il va marcher beaucoup moins bien, forcément. | John Moore / Getty Images Europe / AFP
Maintenant, il va marcher beaucoup moins bien, forcément. | John Moore / Getty Images Europe / AFP

Les Russes perdent tous leurs chars en Ukraine parce qu'ils font n'importe quoi avec

Le génie stratégique de l'armée de Vladimir Poutine a encore frappé.

Tout le monde se souvient de ces surprenantes images diffusées au début de l'invasion russe de l'Ukraine: des chars russes capturés et remorqués par de simples agriculteurs ukrainiens, aux commandes de leurs tracteurs.

La «Tractor Brigade» est ainsi devenue un symbole de la résistance ukrainienne, au point d'inspirer un jeu vidéo. Mais le phénomène trahit aussi l'incapacité de Moscou à utiliser efficacement ses unités blindées.

Un mois après le début de l'offensive russe de février 2022, la Russie avait perdu un quart de ses forces mobilisées pour l'invasion, dont 274 chars, principalement détruits par des tirs de missiles portatifs antichars, comme le FGM-148 Javelin, et des frappes de drones (dont les Bayraktar TB-2 turcs, qui ont inspiré une chanson à succès).

Dès septembre 2022, le nombre de chars russes capturés ou détruits avait dépassé le seuil symbolique du millier –soit davantage que la somme des blindés présents dans les armées française, britannique, allemande et finlandaise.

Désorganisation à tous les étages

Ce désastre a conduit certains observateurs à conclure prématurément que les chars appartenaient à un temps révolu de la guerre, où compteraient seuls désormais les drones, le cyber, les armes autonomes ou encore [insérer ici votre proposition].

Ce serait aller un peu vite en besogne: l'armée ukrainienne fait savoir depuis des mois à ses alliés occidentaux qu'elle a besoin de chars pour réussir ses contre-offensives.

En réalité, si les blindés russes ont subi un tel sort en Ukraine, avec plus de 1.800 unités perdues selon le site spécialisé Oryx, c'est parce qu'ils ont été utilisés n'importe comment, explique l'ancien officier d'infanterie de marine Rob Lee, agrégé supérieur au Foreign Policy Research Institute et observateur méticuleux de l'armée russe, dans une analyse pour le site War on the Rocks.

Selon Rob Lee, trois facteurs principaux expliquent cette débâcle. Premièrement, le manque de préparation au sein de la chaîne de commandement russe, qui n'a pas été prévenue du déclenchement de l'invasion jusqu'au dernier moment.

Ensuite, une mauvaise stratégie qui a exacerbé les problèmes logistiques existants. Enfin, un soutien insuffisant de l'infanterie pour protéger les chars pendant le combat.

«Parce qu'elles s'attendaient à rencontrer peu de résistance, les forces russes n'ont pas essayé d'exécuter une opération interarmées cohérente, ce qui aurait nécessité une coordination et une planification minutieuses entre les forces aériennes, terrestres et navales. Les unités terrestres russes se sont simplement dirigées vers les villes, sans être préparées à combattre», explique Rob Lee.

Le coup de la panne

Déployer des chars représente un défi logistique considérable pour n'importe quelle armée. Ils doivent fréquemment faire le plein et être réparés, ce qui suppose qu'ils soient constamment approvisionnés en carburant, mécaniciens et pièces détachées.

Plus le nombre de modèles différents est important, plus le défi est grand. Or, Moscou a mobilisé à la fois des T-72 et T-90 diesel, des T-80 fonctionnant au gaz, ainsi que des antiques T-62.

Vous devinez la suite. Les chars russes sont entrés en Ukraine sans être correctement ravitaillés en carburant et en pièces détachées. Par conséquent, deux mois après le déclenchement de l'offensive du 24 février 2022, 53% des chars russes perdus au combat n'avaient pas été détruits par les forces ukrainiennes. Ils étaient tout simplement tombés en panne, le plus souvent à court de carburant et avaient été abandonnés par leurs équipages.

«Pour ne rien arranger, les forces russes, qui s'attendaient à une faible résistance la part de l'armée ukrainienne, ont reçu l'ordre d'avancer bien au-delà de la portée de leurs lignes d'approvisionnement –un fait confirmé par le taux d'abandon beaucoup plus élevé des chars T-80U et T-80BVM (59 % et 56% respectivement), qui nécessitent un type de carburant spécial», détaille Rob Lee.

Protect ya tank

Le dernier facteur expliquant les pertes de chars russes concerne leur manque de protection par d'autres unités. Malgré son blindage, un char est vulnérable sur le champ de bataille, notamment en raison de sa lenteur, et doit donc être couvert par l'infanterie et éventuellement par l'aviation. Les différentes brigades de fusiliers motorisés russes comprennent donc des fantassins chargés de protéger les chars.

Mais Moscou a diminué la taille de ces bataillons, qui ont de surcroît été déployés alors qu'entre 66% et 75% de leur personnel était disponible –et avec 30% de conscrits. Les brigades n'ont donc pas été capables de protéger leurs blindés face au feu ukrainien. Enfin, l'avancée (trop) rapide des chars russes les a aussi sortis du bouclier que constitue l'aviation russe, notamment face aux attaques de drones.

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