Une antiquité à chenilles. | Capture d'écran Oryx via Twitter
Une antiquité à chenilles. | Capture d'écran Oryx via Twitter

Pour se remplumer en Ukraine, la Russie sort ses antiques chars T-62 de la casse

C'est dans les (très) vieux pots qu'on fait les meilleurs désastres.

On allait voir ce qu'on allait voir. Il y a quelques jours a circulé sur les réseaux sociaux une image en rappelant d'autres, datant de mai, lorsque la force numérique et brute de l'armée russe commençait déjà à poser question après les premiers mois d'une invasion calamiteuse: un train chargé de chars, sortis de la réserve pour aller ragaillardir le front.

Oui mais voilà: alors que l'Ukraine reçoit depuis des mois des armements modernes de la part de ses soutiens, à commencer par une artillerie et des lance-missiles Himars à la redoutable efficacité, ce sont des T-62 que les spécialistes du sujet ont pu apercevoir sur les rails russes.

Le T-62 dit «Main Battle Tank» n'est pas vraiment un engin né de la dernière pluie. Descendant du T-55, il est entré en service en 1961, en pleine Guerre froide et à une époque où n'existaient pas encore les missiles antichars de précision comme le FGM-148 (Saint) Javelin, qui fait déjà des ravages sur les à peine plus modernes T-72 et leurs tourelles explosives.

Alors que l'Allemagne réfléchit (difficilement) à la fourniture à Kiev du très rutilant Leopard 2 et que le Pentagone n'exclut pas, à terme, d'envoyer à l'Ukraine des blindés modernes comme le M1 Abrams, la Russie se voit donc forcée –à nouveau– de piocher dans ses gigantesques stocks soviétiques, souvent très mal tenus, pour remplumer ses bataillons.

Vieux tacot

Bien sûr, ces T-62 initialement destinés aux troupes de réserve ne peuvent faire aucun miracle sur le champ de bataille, où leurs vieux blindages, leur vieille signature thermique, leurs vieux moteurs et leurs vieux canons ne peuvent grand-chose face à des troupes ukrainiennes remontées comme des coucous, et désormais bien mieux armées qu'au début du conflit.

Comme les autres, dans un contexte où la qualité du matériel offert aux nouveaux mobilisés est sujet de surprise et de moqueries, ces vieux T-62 rouillés se font donc détruire ou capturer en série.

L'armée russe a, selon l'observateur indépendant Oryx, subi des pertes confirmées de 1.262 chars, et les T-62 devraient vite peser de plus en plus lourd dans la liste mise à jour en temps réel par le blogueur.

Et lorsque le Kremlin sort du garage ses trésors les plus précieux et modernes, les choses ne se déroulent pas beaucoup mieux. Il y a quelques semaines était ainsi annoncée la capture par les forces ukrainiennes d'un T-90M flambant neuf et en parfait état de marche.

Ce «Proryv-3», l'une des plus récentes machines produites par une industrie militaire russe mise à l'arrêt par les sanctions imposées par l'Occident, n'allait pas aller dans un musée, comme les T-62 récemment sortis de la naphtaline, mais directement dans les laboratoires des services de renseignement occidentaux, ravis d'en découvrir les récents secrets de fabrication.

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