Ne pas se tromper de cible: c'est (malheureusement) déjà arrivé. | Sergei Supinsky / AFP
Ne pas se tromper de cible: c'est (malheureusement) déjà arrivé. | Sergei Supinsky / AFP

En Ukraine, la Russie utilise aussi des ballons (et c'est plutôt malin)

Mais à malin, malin et demi...

Les yeux comme les radars se sont soudainement braqués sur la Chine lorsqu'un engin non identifié, qui s'est révélé plus tard être un ballon a priori espion contrôlé par Pékin, a il y a quelques jours semé un début de chaos mondial en traversant l'Amérique du Nord.

Sans même parler des dizaines d'acteurs privés ou scientifiques qui en lancent à longueur de journée loin au-dessus de nos têtes, la Chine n'est pourtant pas la seule, loin de là, à s'amuser avec ses aérostats. L'Amérique outragée a elle-même financé un vaste programme de ballons à visées militaires ou de renseignement, tout comme la Russie, ainsi que le rappelait récemment The War Zone.

Bref: les ballons sont omniprésents, et ils le sont depuis longtemps, actifs sur les champs de bataille dès la guerre de Sécession américaine, puis lors de Première Guerre mondiale, par exemple.

Il n'est donc pas surprenant de découvrir que la Russie moderne en fait également usage dans la guerre qu'elle mène contre l'Ukraine, comme l'explique le Financial Times et ainsi que le rapportent certains médias et observateurs sur place.

En outre, l'espace aérien moldave a été brièvement fermé à cause de l'un de ces aérostats, et ce alors que les tensions sont au plus haut autour de la petite république aux visées européennes, qui craint une tentative de coup de la part de Moscou.

Surtout, avoir leurre de rien

L'objectif en l'occurrence est assez différent de celui de supposés ballons espions chinois –ou de tout autre pays. Avec ces objets conçus pour être détectés plutôt que pour passer inaperçus, il est question pour Moscou, comme ce fut le cas au début de cette nouvelle invasion avec d'antédiluviens An-2, de leurrer les défenses antiaériennes et la couverture radar de l'Ukraine.

L'objectif est de localiser l'emplacement desdites défenses et, dans le «meilleur» des cas, de faire gâcher à l'ennemi quelques précieuses munitions et missiles. Ceux-ci ne pourront ensuite être utilisés contre des chasseurs et bombardiers jusqu'ici tenus à distance, ou contre les projectiles de croisière ou drones iraniens dont le Kremlin continue d'arroser son voisin.

Mercredi 15 février, Kiev annonçait ainsi avoir abattu six de ces intrus à air chaud, sans préciser de quelle manière. «Ils exploitent ce moyen quand la météo est en leur faveur, a expliqué le porte-parole des forces aériennes ukrainiennes, Yuriy Ignat. Et en ce moment, le vent souffle vers l'Ukraine.»

Un vent mauvais et des plus menaçants: au moment où ces ballons se multiplient dans les cieux ukrainiens, les renseignements occidentaux notent que l'aviation russe semble masser de nombreux appareils à proximité du pays. Cela pourrait signaler l'imminence d'une attaque aérienne de grande ampleur, destinée à prendre dans les airs un dessus que la Russie n'a jamais réussi à avoir.

Les médias américains ont récemment rappelé que le premier missile tiré par le F-16 envoyé abattre l'ovni au-dessus du lac Huron, qui a manqué sa cible, avait coûté la bagatelle de 375.000 euros. Si les coûts sont moindre pour des munitions de MANPADS ou d'autres systèmes antiaériens sol-air, il reste élevé.

Comme l'expliquait il y a peu le patron de l'OTAN Jens Stoltenberg, l'Ukraine dévore les munitions plus vite que l'Occident ne peut les lui fournir, malgré une relance industrielle effectuée en urgence. Forcer Kiev à épuiser un peu plus ses réserves avec des ballons utilisés comme leurres à très bas coût est donc un enjeu primordial pour la Russie, en vue d'une offensive-anniversaire qui semble se préparer dans les airs comme au sol.

Mais à malin, malin et demi, et Moscou n'est pas le seul à utiliser ce genre de stratagème, avec exactement les mêmes objectifs –la Russie aussi vide des stocks de munitions qui ne sont pas non plus tout à fait gratuites, comme le calculait la semaine dernière The War Zone.

L'Aerorozvidka, la division ukrainienne dont les drones malmènent tant l'ennemi russe, publiait ainsi récemment sur Twitter une courte vidéo, visible ci-dessous. L'un de ses petits appareils sans humain semblait lâcher de petits papiers au-dessus d'une zone inconnue, et l'Aerorozvidka jouait au jeu des devinettes: de quoi s'agissait-il?

On a cru à un lâcher de prospectus de propagande au-dessus de la Crimée occupée. On s'est trompé, de beaucoup: comme l'ont immédiatement deviné quelques observateurs plus fins que nous, il s'agissait de leurres métalliques.

Comme les ballons utilisés par l'ennemi, la technique a été imaginée pour rendre les radars russes fous et semer chaos et peur dans les défenses antiaériennes de Moscou.

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