La centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijjia, bordant le fleuve Dnipro. | Ed Jones / AFP
La centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijjia, bordant le fleuve Dnipro. | Ed Jones / AFP

La Russie utiliserait la centrale nucléaire de Zaporijjia comme bouclier

Qu'est-ce qui pourrait possiblement mal se passer?

Le rapport chaotique des troupes russes aux dangers de l'énergie nucléaire ne semble pas s'être amélioré. Dans les premiers jours de l'invasion initiée par Moscou le 24 février, le site de la tristement fameuse Tchernobyl était ainsi l'objet d'inquiétants et âpres combats en vue de sa capture, stratégique pour avancer sur le chemin de Kiev.

Dans les jours suivants, de funestes et stupides ordres laissaient 200 militaires gravement irradiés et organisaient une prise en otage géante du personnel de l'usine pour la faire tourner coûte que coûte, au point de sérieusement inquiéter l'Agence Internationale de l'énergie atomique.

Tchernobyl reprise par les troupes ukrainiennes, leurs ennemis ont jeté leur dévolu sur une autre centrale, l'une des plus importantes d'Europe: celle de Zaporijjia.

Cible de tirs d'artillerie au début de la guerre et victime d'un incendie qui, heureusement, n'a pas perturbé son fonctionnement ni provoqué de catastrophe, elle pourrait, selon les services de renseignement ukrainien, repris par le secrétaire d'État américain Antony Blinken, être utilisée comme «bouclier» par les troupes de Moscou –l'équivalent d'un bouclier humain, mais avec la possibilité d'un désastre nucléaire en plus.

Planqués

«Nous sommes profondément inquiets du fait que la Russie se soit emparée des installations nucléaires ukrainiennes, en particulier de Zaporijjia, l'une des plus importantes usines atomiques européennes», a-t-il ainsi déclaré, devant les Nations unies, dans un discours donné lors de la réunion annuelles des parties au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP).

Selon le secrétaire d'État américain, qui s'appuie sur des «rapports crédibles» et reprend des informations notamment publiées par le New York Times, la Russie planquerait canons, troupes et munitions au sein des installations de la centrales. Ce qui lui permettrait de tirer sur les troupes ukrainiennes postées à Nikopol, sur l'autre rive du Dnipro, tout en empêchant ces dernières de répliquer par crainte d'un (peu probable, mais pas impossible) désastre.

L'armée russe se met ainsi à l'abri des canons ukrainiens, et notamment des ravageurs lance-missiles longue portée Himars. Car utiliser ce type d'armes «signifierait risquer de toucher l'un des six réacteurs nucléaires à eau pressurisée ou les espaces de stockage de déchets hautement radioactifs. Et la Russie le sait», écrit Andrew E. Kramer dans le New York Times.

Bien qu'elle contrôle la centrale depuis début mars, la Russie n'aurait commencé à agir de la sorte qu'il y a trois semaines, précisément lors de l'arrivée sur le champ de bataille des lance-missiles américains.

Ceux-ci permettent à Kiev de planifier une contre-attaque pour reprendre à Moscou les territoires du sud de l'Ukraine. Or, postée sur la rivière Dnipro, cette «forteresse nucléaire» de Zaporijjia est, justement, un nœud important à reprendre sur le chemin de la reconquête. Mais comment le faire sans risquer de provoquer un désastre atomique?

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