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Les dégâts considérables de l'attaque ukrainienne sur la base aérienne russe de Saki en Crimée

Elle lance le début de la contre-attaque dans le Sud.

Un épais voile de mystère continue à entourer l'attaque de la base aérienne russe de Saki, en Crimée, s'étant déroulée le 9 août. Le qui et le comment restent flous, mais une chose est néanmoins désormais certaine: contrairement à ce qu'a avancé Moscou et comme le détaille The War Zone, les dégâts au sol ont été considérables et de nombreux aéronefs ont été détruits.

Les spécialistes de l'OSINT (le renseignement open source) se sont ainsi beaucoup répandus le 10 août au soir sur Twitter lorsque le réseau de satellites commerciaux Planet Labs a fini par publier ce qu'ils attendaient avec impatience depuis la veille, des images satellites de la base en question après l'attaque, qu'il ont pu comparer à d'autres saisies un peu avant les explosions.

Ces vues confirmaient ce que d'autres prises sur place quelque temps après l'attaque et diffusées sur les réseaux sociaux laissaient entendre: une partie de la base est ravagée et nombre des appareils qui y stationnaient, cruciaux pour la Russie sur le front sud de sa guerre contre l'Ukraine et souvent actifs en mer Noire, ne s'en remettront jamais.

Tout en plaisantant sur des prétendues «cigarettes mal éteintes», le ministère ukrainien de la Défense avait mis la puce à l'oreille de quelques fins observateurs un peu plus tôt, avant la publication des images de Planet Labs. Alors que rien ne pouvait encore confirmer l'information, son décompte des pertes russes depuis le début du conflit faisait état de neuf aéronefs effacés de la surface de la Terre depuis la veille.

Selon un décompte visuel, ce seraient au final dix aéronefs qui auraient été perdus en quelques secondes par la Russie, notamment des Su-24 «Fencer» plutôt anciens, mais également des Su-30 «Flanker» de facture plus récente. Un ou des gros avions de transport Il-76 auraient également été touchés, selon l'armée de l'air ukrainienne.

Comme le notent The War Zone et les observateurs, la partie sud-ouest de la base semble avoir été la plus durement touchée. Quatre cratères sont clairement visibles sur les images satellites, et nombre de structures de cette partie de la base ont été soufflées dans les explosions et le grand incendie qui a suivi.

Pourquoi la Russie n'a-t-elle pas édifié de bunkers qui auraient sans doute en parti protégé ses aéronefs de l'oblitération définitive? La question reste entière.

Quelques aéronefs, dans d'autres portions de ce vaste aérodrome, semblent avoir échappé au pire –une destruction pure, simple et définitive– mais il est fort possible, après des explosions ayant soufflé des toits et carreaux dans la petite ville de Novofedorovka, qu'ils aient souffert dans l'attaque de dégâts moins visibles mais néanmoins sérieux.

La contre-offensive commence

Quant au comment, il reste flou. La présence de cratères sur les photos satellitaires semble accréditer la thèse d'une frappe venue du ciel, qui comme nous l'expliquions le 10 août aurait pu être menée via divers moyens.

Missile longue-portée fourni par les États-Unis, projectile balistique de fabrication domestique comme l'affirmait au New York Times un officiel ukrainien, drone lourdement armé: cette partie de l'équation n'a pas encore résolue.

Il est possible que le raid ait, d'une manière ou d'une autre, impliqué des «partisans», des résistants ukrainiens restés en Crimée, qui auraient pu comme il l'ont déjà fait par le passé, et comme l'expliquait également un officiel ukrainien au New York Times, aider les forces de Kiev à effectuer sa frappe au bon endroit et au bon moment.

Bien sûr largement utilisée par la propagande ukrainienne pour booster le moral des troupes comme de la population, il semble que l'explosion de la base de Saki ait provoqué de larges déplacements de Russes, qui ont quitté précipitamment la Crimée pour retourner dans leur terre natale.

L'attaque ukrainienne montre que ses armées, officielle ou de l'ombre, sont capables de frapper profondément dans les territoires contrôlés par la Russie. Une prochaine cible pourrait ainsi être le pont de Crimée, sur le détroit de Kertch. C'est le plus long d'Europe: il permet la circulation entre la péninsule et le continent, à l'est.

Ces destructions massives dans la base de Saki semblent en tout cas n'être que le début d'opérations beaucoup plus vastes. Interrogé par Politico sur le fait de savoir si cette attaque était le début de la contre-offensive de Kiev dans le sud du pays, un officiel anonyme a ainsi répondu «Vous pouvez dire que ça l'est.»

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