Sur un drone récupéré en Ukraine est inscrit le nom «Geran-2» en cyrillique: un stratagème pour dissimuler sa véritable identité. | The Strategic Communications Directorate of the Ukrainian Armed Forces via Wikimedia Commons
Sur un drone récupéré en Ukraine est inscrit le nom «Geran-2» en cyrillique: un stratagème pour dissimuler sa véritable identité. | The Strategic Communications Directorate of the Ukrainian Armed Forces via Wikimedia Commons

Le secret derrière les drones kamikazes qui frappent l'Ukraine

Spoiler: ils ne sont pas made in Russie.

Les drones kamikazes lancés en essaims sur l'Ukraine sont bon marché, meurtriers et participent à une nouvelle forme de guerre plutôt terrifiante. Popular Mechanics révèle que des enquêteurs de l'organisation britannique Conflict Armement Research (CAR) tentent de découvrir l'origine de quatre de ces aéronefs, qui ne ressemblent à aucun de ceux contre lesquels Kiev avait jusqu'alors eu à se défendre.

Au cours des derniers mois, le pays de Volodymyr Zelensky a été la cible de nuées de drones assassins. Pendant l'automne et l'hiver, les Russes les ont envoyés sur les infrastructures électriques du pays. Les drones se sont écrasés sur les sous-stations et les transformateurs, provoquant des coupures de courant à Kiev et dans d'autres villes. Certains ont touché des immeubles et ont été responsables de la mort de civils.

Mais ce qui inquiète particulièrement, c'est que plusieurs modèles de ces armes à longue portée récupérées par les forces ukrainiennes sont radicalement différents des drones de fabrication russe connus. Sur l'un d'entre eux, que les enquêteurs du CAR ont méticuleusement examiné, est inscrit le nom «Geran-2» en cyrillique: un stratagème pour dissimuler sa véritable identité, et donc son origine. Aujourd'hui, tous les regards sont tournés vers une source, l'Iran.

Qualité améliorée et composants étrangers


En juillet dernier, Jake Sullivan, conseiller à la sécurité nationale des États-Unis, affirmait déjà qu'il pensait qu'un accord avait été signé entre Moscou et Téhéran, garantissant la livraison d'une centaine de drones à la Russie. Si les deux pays ont nié l'existence d'un tel arrangement, il est difficile d'ignorer le fait que les aéronefs récupérés sur les sites ukrainiens, semblables à des avions de papier géants, ressemblent drôlement aux Shahed-136 iraniens.

Depuis un site ukrainien, les spécialistes du CAR ont d'ailleurs confirmé que le drone kamikaze sur lequel ils se sont penchés provient d'Iran. Basé au Royaume-Uni, le CAR traque le cheminement des armes et possède une base de données comprenant un impressionnant nombre de modèles d'armes. Il n'a donc pas été difficile pour eux de retrouver l'origine des drones.

En démontant et en comparant les pièces et systèmes des aéronefs tombés sur l'Ukraine avec ceux d'autres engins connus, ils ont rapidement pu déduire leur origine: les similitudes avec les armes de fabrication iranienne retrouvées au Yémen ne laissent aucune place au doute.

Le modèle capturé en Ukraine paraît toutefois plus sophistiqué que les drones déjà étudiés. Son système de guidage est plus élaboré et il contient des composants électriques plus avancés, ce qui tend à prouver que l'Iran a considérablement amélioré la qualité de ses drones. Autre fait notable, une quarantaine des composants ont été produits par des sociétés américaines, précisent les enquêteurs.

Ce qui veut dire que le pays a contourné les sanctions internationales qui visent à limiter son accès aux technologies occidentales et le développement d'armes. Autrement dit, l'Iran serait devenu une superpuissance dans le domaine de la fabrication de drones, fournissant des armes meurtrières aux États du monde entier.

Des drones économiques et efficaces

Le drone kamikaze iranien Shahed-136, massivement utilisé par Moscou depuis plusieurs mois en Ukraine, est déjà connu pour être peu cher, redoutablement efficace et particulièrement coûteux à abattre –comme nous l'expliquions le 6 janvier dernier, détruire une de ces «mobylettes volantes» reviendrait à environ 500.000 dollars.

Avec cet aéronef, l'Iran a développé une arme qui donne aux pays les moyens d'attaquer au-delà des frontières à bas prix et en essaim. Sa forme d'aile lui donne par ailleurs une autonomie allant jusqu'à 1.770 kilomètres sans nécessiter de moteur à réaction et sa petite envergure le rend difficile à repérer. Bien que son petit moteur limite la puissance de l'arme, l'ogive d'une trentaine de kilos peut tout de même détruire un petit bâtiment.

Si la Russie n'a pas reçu assez de drones iraniens pour couper tout le réseau électrique de l'Ukraine cet hiver, le pays n'est pas à l'abri: la guerre se poursuit, la production s'accélère et les attaques continuent.

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