Le conflit initié par l'invasion de l'Ukraine par la Russie n'est pas le premier à prouver à quel point les drones jouent déjà un rôle central dans les guerres modernes. Il est en revanche sans doute celui où l'utilisation tous azimuts de ces petits appareils, de conception militaire mais également civils, transformés ou non, montre le plus clairement à quel point ils chamboulent le renseignement militaire.
Parce que leur utilisation est parfois un hobby à la portée de toutes et tous, ils créent même parfois des héros inattendus. Ainsi d'Andrii Pokrasa, un jeune homme de 15 ans et possesseur de drone, dont le Telegraph raconte l'histoire, sans doute teintée d'un brin plus ou moins épais de propagande.
Amateur de skate plutôt que héros de guerre, Andrii Pokrasa est désormais célébré dans son pays pour avoir, grâce au petit appareil avec lequel il jouait avant la guerre, permis la destruction d'une colonne de blindés russes avançant vers Kiev.
La menace se rapprochant, les forces civiles de défense du coin avaient besoin de la situer géographiquement avec précision, afin de permettre aux artilleurs et canonniers d'ajuster leurs tirs.
Elles se sont donc naturellement tournées vers Andrii Pokrasa, qui ne s'attendait sans doute pas, encore quelques mois plus tôt, à jouer un rôle aussi crucial dans une opération militaire d'une telle importance pour l'avenir de sa patrie.
Un héros très discret
«Il était le seul dans la région à avoir de l'expérience avec les drones. C'est un héros, un héros pour l'Ukraine», affirme à Global News Yurii Kasjanov, en charge des drones dans les forces armées du pays.
«C'était l'une des plus grosse colonnes en mouvement sur la route de Jytomyr [au nord du pays, ndlr], nous avons réussi à la découvrir car l'un des camions a allumé ses phares un peu trop longtemps», précise-t-il encore.
«Je leur ai fourni les coordonnées ainsi que des photos, et ensuite ils ont visé l'endroit. Puis, il a fallu que je guide plus spécifiquement les tirs des artilleurs», explique quant à lui, le plus naturellement du monde, Andrii Pokrasa.
La découverte du convoi a été un moment «très, très effrayant» pour le jeune homme. Effrayant, mais crucial: le convoi russe n'a pu pénétrer dans son village, puis a pu être arrêté à Berezivka, à une quarantaine de kilomètres seulement de Kiev, capitale du pays sur laquelle l'armée russe s'est piteusement cassé les dents.