Se rendre à l'ennemi n'est pas toujours aussi simple qu'il n'y paraît. L'état-major ukrainien avait déjà réussi, il y a quelques mois, une belle œuvre de propagande et de sapage de moral en mettant en place une hotline nommée «Je veux vivre» (sous nos latitudes grammaticales), destinée aux soldats russes souhaitant déserter.
Ainsi que le rapporte Business Insider, les communicants de l'armée ukrainienne ont remis ça en publiant une vidéo en russe sur Facebook, parfait tutoriel sur la meilleure manière de se rendre à un drone ukrainien sans risquer de trouer sa peau –les petits appareils sont devenus d'effrayantes machines à tuer, comme le rappellent les cruels images ci-dessous.
Ukrainian drone drops a grenade directly into a occupiers' trench pic.twitter.com/Hmb4JjX8rK
— ТРУХА⚡️English (@TpyxaNews) November 11, 2022
One of the Russian commanders was killed by a grenade dropped from a drone near Alchevsk. pic.twitter.com/D3mcoyzS7H
— Paul Jawin (@PaulJawin) December 12, 2022
Russian quadcopter drone drops a grenade into the ventilation pipe of a Ukrainian army underground basement/position. Probably the sneakiest drone grenade attack of the war pic.twitter.com/sz91qeCTfs
— LogKa (@LogKa11) December 11, 2022
🇺🇦 drones are the fiercest enemies of the 🇷🇺 occupiers.
— Defense of Ukraine (@DefenceU) November 18, 2022
But it turns out not of all of them.
This one took into captivity an occupier that realized that surrender is a chance to survive, as opposed to attempting to resist the #UAF, where the chance of survival is 0.
Drones know. pic.twitter.com/mHU6CyVN9F
La vidéo de l'armée ukrainienne montre trois hommes crapahutant dans la neige fraîche à la recherche d'un possible abandon des hostilités, sans menace d'être fusillé.
Comme le décrit Business Insider, il leur est expliqué qu'il doivent d'abord contacter la ligne téléphonique «Je veux vivre» sus-citée, afin de convenir du lieu et de l'horaire exact où s'effectuera la rencontre avec le drone ukrainien chargé de les intercepter puis de les mener en lieu sûr. Arriver à l'heure et au bon endroit est essentiel, est-il par ailleurs précisé, du fait de la durée de vol limitée d'un tel appareil.
Marche ou grève
Une fois au bon endroit, il est demandé aux militaires souhaitant abandonner le combat d'attendre l'apparition de l'appareil. À son arrivée, ils doivent procéder à un contact visuel puis lever les bras au ciel. Le drone montera puis descendra alors de quelques mètres, afin d'intimer aux soldats de le suivre, au pas, vers les troupes ukrainiennes les plus proches, qui les prendront en charge.
Parce qu'il vaut mieux tout prévoir que tous mourir, il est précisé qu'il est possible que la batterie de l'appareil tombe à plat durant l'opération. Dans ce cas, les soldats russes doivent rester sur place, attendre un nouveau drone venu prendre le relais, lancer de nouveau la procédure «contact oculaire et bras aux ciel» déjà décrite, puis reprendre la marche à la suite du quadcopter remplaçant.
Si les chiffres sont impossibles à vérifier, les responsables de la hotline expliquaient mi-novembre à qui souhaitait les écouter avoir déjà reçu plus de 3.500 appels de militaires russes désireux de ne pas mourir inutilement pour la mère patrie.
Il leur est même possible d'appeler de manière pro-active avant d'arriver en Ukraine, afin de notifier leur désir de ne pas participer à la boucherie organisée par le Kremlin, et ce malgré un ordre de mobilisation auquel il était impossible (ou presque) d'échapper.
Dans tous les cas, Kiev affirme que les militaires russes sont accueillis selon les règles établies par la convention de Genève relative au traitement des prisonniers de guerre.