Peut-être un peu sourds, mais certainement pas aveugles. | Diego Herrera Carcedo / Anadolu Agency / AFP
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La (très) vieille tactique qui a fait de Vouhledar un désastreux cimetière pour 130 blindés russes

Les mêmes erreurs, les mêmes conséquences.

Nous en parlions il y a quelques semaines: la bataille de Vouhledar a constitué pour la Russie, et pour utiliser un terme assez peu technique, l'une des plus belles dérouillées de toutes celles, nombreuses, qu'elle a essuyé depuis son invasion à grande échelle de l'Ukraine.

Les vidéos de cette implacable déroute, glanées par les armées de drones qui surplombent les champs de bataille, se sont depuis accumulées. Elles montrent des colonnes de blindés russes décimées et en panique, des fantassins sans pouvoir ni protection et annihilés par centaines, des véhicules qui s'empalent sur des mines, des tankistes déboussolés.

Un récent et passionnant article du New York Times est revenu sur la manière dont, une fois encore, la glorieuse armée russe a réussi à transformer cette offensive en un désastre aux proportions épiques.

Selon le commandement militaire ukrainien, Vouhledar a même constitué la plus grande bataille de chars depuis février 2022. Et la Russie aurait perdu jusqu'à 130 de ses précieux blindés dans cette seule opération.

Mais comment les généraux russes, qui luttent depuis désormais plus d'un an face à leurs ennemis ukrainiens, qui ont donc eu tout loisir d'observer leurs tactiques et techniques, leurs méthodes et leurs préférences, ont-ils pu obtenir un résultat aussi désastreux?

En ayant, justement, la mémoire très courte. Ils ont, semble-t-il, déjà tout oublié de l'art consommé des officiers en jaune et bleu pour la bonne vieille embuscade, cette ruse vieille comme la guerre, qu'ils ont pu largement mettre à profit à Vouhledar.

Pas bonne mine

«Nous avons utilisé les routes qu'ils utilisent, puis nous nous sommes cachés et nous avons attendu», explique, le plus simplement du monde, le sergent Artyom Knignitsky à Andrew E. Kramer du New York Times.

Ils ont attendu des troupes mal préparées sinon pas entraînées du tout, sans expérience des précédentes déroute du même type, comme à Boutcha notamment –il est par exemple expliqué dans l'article que l'un des tankistes capturés par les Ukrainiens était un médecin qui n'avait a priori rien à faire ici.

La zone avait été minutieusement préparée, minée avec soin et avec une astuce terrible: sur une certaine distance, les routes étaient laissées libres de tout explosif, permettant aux colonnes russes de s'y engager. Leurs abords étaient en revanche truffés de pièges mortels.

Ainsi, lorsque le blindé de tête était touché et que ses suivants tentaient de faire demi-tour pour fuir ou esquiver, c'est au beau milieu d'un champ de mines que ces malheureux se retrouvaient, au sens le plus littéral du terme, en panique et sans échappatoire.

À bonne distance, camouflées dans les talus et les bois, les unités ukrainiennes d'artillerie, d'infanterie ou de chars pouvaient alors se mettre à les arroser. Avec tout ce dont ils disposaient: les armes de leurs blindés, des lance-missiles anti-blindés comme le fameux Javelin américain ou le système Stugna-P, avec des canons classiques ou d'autres autoportés comme le Caesar français, parfois même avec des Himars pourtant généralement utilisés sur des cibles statiques.

Ainsi que l'expliquait récemment Forbes, les Ukrainiens ont fait un usage intelligent et plutôt vicieux d'une autre arme fournie par les États-Unis, le système dit Remote Anti-Armor Mine (RAAM), permettant de semer à distance des myriades de petites mines, en les envoyant par le biais d'un canon 155 mm classique.

Les opérations russes de déminage devenaient alors inutiles, voire traîtresses: une fois une zone apparemment nettoyée de tous ses pièges, les troupes de Kiev pouvaient à nouveau y disposer, sans s'en approcher, de nouvelles mines. La surprise et la panique n'en étaient que plus grandes quand les tankistes russes roulaient dessus.

Ces derniers se croyaient vaguement en sécurité, ils allaient pourtant à leur mort. À Vouhledar, ils ont été parfois plus de 1.000 par jour à être tués ou mis hors de combat.

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