Le président russe a plus d'une corde à son arc –et certaines sont atomiques. | Alexey Nikolsky / Sputnik / AFP
Le président russe a plus d'une corde à son arc –et certaines sont atomiques. | Alexey Nikolsky / Sputnik / AFP

Au-delà de l'Ukraine, Poutine menace le monde d'une nouvelle crise des missiles

La situation ukrainienne n'est que la partie émergée de l'iceberg.

Des centaines de milliers de militaires russes massés à la frontière ukrainienne et prêts à passer à l'action, des équipements high-tech qui continuent d'affluer depuis l'est, des forces spéciales capables de saboter les installations du pays et de déclencher le conflit, des menaces cyber majeures qui commencent déjà à montrer de quels blocages et destructions elles sont capables, en attendant peut-être le pire, découvert par Microsoft.

Après une semaine de discussions infructueuses et l'évocation de très lourdes sanctions contre une Russie menaçante qui ne se laisserait pas faire si elles étaient mises en place, la situation en Europe de l'Est ne prête pas réellement à l'optimisme.

Comme l'explique le New York Times, les événements autour de l'Ukraine ne sont peut-être que le point chaud de chamboulements géopolitiques bien plus graves encore.

Selon le quotidien américain, Vladimir Poutine cherche avant tout à stopper l'avancée vers l'est de l'OTAN tout en renforçant son propre «glacis protecteur», pour reprendre un terme de la Guerre froide. Un prérequis à une désescalade des tensions auquel l'Occident ne semble pas désirer donner suite.

Alors Poutine, directement ou via ses lieutenants, de manière claire ou entre les lignes, menace: en déplaçant ses missiles atomiques, notamment en plaçant ses sous-marins nucléaires à quelque distance des côtes américaines, il pourrait décider de menacer très directement Washington et de replonger le monde dans une crise proche de celle des missiles de Cuba, en 1962.

«Une hypothétique invasion de l'Ukraine ne menacerait pas directement la sécurité des États-Unis», expliquait il y a quelques semaines l'analyste Dmitry Suslov. «La logique qui sous-tend les actions russes est que les États-Unis et l'OTAN doivent payer le prix fort.»

Livraison express en cinq minutes

Récemment, Vladimir Poutine lui-même assurait à qui voulait l'écouter –soit au monde entier– que «la réponse de la Russie serait asymétrique, rapide et dure» si les adversaires du pays qu'il préside menaçaient trop frontalement «les intérêts fondamentaux de sa sécurité nationale».

Il y a quelques mois, le président russe laissait entendre que l'étirement de l'OTAN vers l'est constituait une possibilité de menacer Moscou directement, de manière nucléaire et avec des frappes possibles en quelques minutes seulement.

Il affirmait que la Russie pourrait en réponse déplacer une partie de son arsenal tactique, voire les nouveaux missiles hypersoniques de type Tsirkon sur lesquels elle avance à grands pas, pour le mettre à portée directe et rapide de Washington.

«Dès le début de l'année 2022, nous disposerons dans notre arsenal d'un nouveau missile basé en mer, un missile hypersonique», déclarait ainsi Vladimir Poutine, décrivant un engin capable de dépasser cinq fois la vitesse du son et, a priori, de ne pas être intercepté par les contre-mesures habituelles. «Le temps de vol pour frapper ceux qui donnent les ordres serait de cinq minutes», poursuivait-il, dans une référence explicite à la Maison-Blanche.

Mais cette menace d'une nouvelle crise des missiles n'est pas la seule crainte par les officiels américains. Ils connaissent la puissance de feu des Russes –notamment du FSB et de ses officines affiliées– en matière cyber. Ils redoutent donc que le pays se lance dans des attaques majeures et sans retenue, capables de bloquer les infrastructures américaines, comme ce fut le cas lors de l'attaque subie par le Colonial Pipeline en 2021.

Il y a quelques jours, le groupe REvil, responsable présumé de cette attaque aux dégâts majeurs, a été mis hors d'état de nuire par les autorités russes. Une action saluée par Washington, mais que certains analystes traduisent comme une volonté de Moscou de signaler qu'elle était capable, si elle le désirait, de très grandes manœuvres de cyberattaques.

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