Le massacre. | Capture d'écran Supernova+ via Telegram
Le massacre. | Capture d'écran Supernova+ via Telegram

En vidéos, la cataclysmique débâcle russe de Vouhledar

La Russie bat ses propres records, et ils sont bien noirs.

Au moins 1.000 tanks et blindés détruits, confirmés chacun visuellement par les spécialistes du site Oryx: c'est ce qu'aurait perdu la Russie depuis le début de ce qu'elle nomme son «opération spéciale» en Ukraine.

En comptant celles abandonnées à l'ennemi ou capturées par celui-ci, ravi de s'en faire une armée des plus solides, le total grimpe à plus de 1.700 unités.

Quelques jours avant l'anniversaire de l'invasion de grande envergure de son voisin ukrainien, Moscou aurait ainsi perdu la moitié des blindés opérationnels engagés dans cette nouvelle phase d'une guerre entamée en 2014.

La tendance ne semble pas fléchir: selon l'une des communications quotidiennes du ministère britannique de la Défense (MoD), publiée le dimanche 12 février, «lors des deux semaines écoulées, la Russie semble avoir connu la plus haute moyenne de pertes depuis la première semaine de son invasion de l'Ukraine».

Reprenant les chiffres de l'état-major ukrainien mais expliquant qu'il ne peut tout à fait confirmer sa métholologie, le MoD fait état, en plus de ces pertes matérielles colossales, d'une moyenne quotidienne de 824 soldats russes morts ou blessés. Le Ministry of Defence note par ailleurs que l'Ukraine perd aussi beaucoup d'hommes de son côté.

«Cette hausse est semble-t-il causée par un certain nombre de facteurs, incluant le manque de personnel entraîné, de coordination, de ressources sur le front –comme le montrent les exemples de Bakhmout et de Vouhledar», est-il indiqué dans la note.

Ni fait, ni à faire, refait quand même

L'exemple de Vouhledar est effectivement, depuis quelques jours, celui qui fait le plus parler de lui. La Russie semble être –globalement– dans une position moins précaire qu'à l'automne dernier, et l'Ukraine se prépare sur tous les fronts à une offensive hivernale de grande ampleur que l'on annonce très prochaine, si d'ailleurs elle n'a pas déjà commencé.

Pourtant, dans cette petite ville de l'oblast de Donetsk, dans l'est de l'Ukraine, c'est bel et bien dans une sanglante débâcle que la Russie s'est engagée, sans doute l'une des pires depuis un an.

Sans grand hasard, il semble que nous retrouvions certains des mêmes (mauvais) acteurs que lors d'un précédent massacre du même type, celui essuyé par les troupes russes à Pavlivka début novembre 2022. L'un des responsables de l'attaque russe n'est autre que Roustam Mouradov, qui avait déjà envoyé à Pavlinka une grande partie de la 155e brigade d'infanterie de marine russe vers une mort certaine.

De quoi rendre furieux les «mibloggers» russes, ces blogueurs militaires qui ne mâchent généralement pas leurs mots quant aux fautes de leurs propres armées.

C'est notamment le cas d'Igor Girkin ou de la chaîne Telegram Grey Zone, qui partagent peu ou prou l'avis de l'Institute for the Study of War (ISW), publié le 10 février par l'institution américaine aux analyses très respectées: la Russie ne peut envoyer au front des troupes aussi mal entraînées sans que cela ne finisse en un bain de sang et de métal.

Ce fut le cas à Vouhledar et à Avdiïvka: du 8 au 10 février, les forces russes auraient ainsi, selon Oryx, perdu un minimum de 100 blindés, dont 36 chars lourds. Dépassées, mal formées et en panique, les troupes de Moscou auraient abandonné en quelques minutes une trentaine d'engins à l'ennemi.

De nombreuses vidéos, généralement captées par des drones ukrainiens, ont depuis fait surface. Nous ne recommandons leur visionnage qu'aux esprits déjà rodés à des images si terribles; ce qu'elles montrent est un massacre ahurissant, des attaques désordonnées, des manœuvres désespérées, des tactiques pour le moins contestables, quand tactique il y avait.

On y voit notamment la manière dont les blindés russes et l'infanterie qui les accompagnait parfois se sont faits cueillir, les uns après les autres, par d'impitoyables mines ukrainiennes –selon diverses sources, certaines d'entre elles auraient été lancées par l'artillerie dans des couloirs supposés sûrs.

L'une de ces vidéos montre même de malheureux soldats à pied se faire rouler dessus par les chars supposés protéger leur charge: à Vouhledar, l'enfer russe semble avoir ouvert un huitième cercle.

En ce moment

Les utilisateurs saoudiens de Snapchat se voient rappeler qu'insulter le régime est un crime

Et Cætera

Les utilisateurs saoudiens de Snapchat se voient rappeler qu'insulter le régime est un crime

Vive la liberté d'expression.

Ces aides «inattendues» et pourtant très utiles à l'Ukraine

Et Cætera

Ces aides «inattendues» et pourtant très utiles à l'Ukraine

Canon personnalisé, meubles Ikea... Les dons sont divers et variés.

Le mois des fiertés LGBT+, ou quand les entreprises chassent le «pink dollar»

Biz

Le mois des fiertés LGBT+, ou quand les entreprises chassent le «pink dollar»

Pour mériter cet argent, un seul mot: cohérence.