Alors que la Chine annonce l'envol prochain de son H20, bombardier furtif qu'elle annonce capable de transporter des armes nucléaires, conventionnelles ou hypersoniques, sur une portée de plus de 8.000 kilomètres, l'US Air Force ne pouvait pas ne pas répliquer.
Ce qu'elle n'a pas manqué de faire en annonçant la construction des deux premiers B-21, avec un premier vol prévu en 2022 et une mise en service espérée en 2026 ou 2027.
Surnommé Raider, en hommage au fameux «Doolittle Raid» ayant vu, en 1942, des B-25B bombarder Tokyo, le B-21 a été conçu pour prendre la place du vieillissant B-1 Lancer, mis en service au mitan des années 80, ainsi que du plus récent B-2 Spirit, rendu célèbre par sa forme de raie manta.
Dans les grandes lignes, ce B-21 présenté il y a quelques années déjà semble d'ailleurs reprendre la forme –donc la furtivité– de ce dernier. Les deux ont par ailleurs été conçus par le même avionneur, Northrop-Grumman, considéré comme un spécialiste des ailes volantes.
@TheDEWLine and I take a stab at likely design changes on B-21 v B-2 after @northropgrumman @usairforce release new rendition. https://t.co/goLEDbwj7H and here's our 1st version... pic.twitter.com/nVpojxN022
— Guy Norris (@AvWeekGuy) January 31, 2020
Comme le notait cependant Zone Militaire, le B-21 semble être doté de prises d'air affleurantes (dites «NACA») pour une signature radar encore réduite, ce qui semble indiquer que Northrop-Grumman a résolu les problèmes que ce vieux concept a longtemps posé quant à l'alimentation du moteur.
Du neuf avec du vieux
L'arrière de l'avion semble avoir été également revu, avec un dessin plus simple et fluide. Popular Mechanics explique que les «dents» arrières du B-2 étaient dû à une demande de l'US Air Force, qui souhaitait que son bombardier soit capable de vols à basse altitude –une capacité qu'il a notamment mise en œuvre en Afghanistan, en Irak ou en Syrie, avec des bombes conventionnelles.
Le site américain déduit donc de ce profil revu que le B-21 a été plutôt conçu pour les vols à moyenne ou haute altitude. Le même média indique assez logiquement que l'aéronef, semble-t-il plus petit que son aîné, sera capable d'embarquer tous les types imaginables d'armes actuelles et futures –bombes conventionnelles ou nucléaires, missiles de croisière, mines marines voire drones ou missiles hypersoniques.
Alors que le nombre de B-2 Spirit en service est passé de 132 à 20 avec la fin de la guerre froide, les tensions latentes avec la Russie ou la Chine semblent réveiller les appétits de l'US Air Force pour les bombardiers lourds, furtifs et à longue portée.
Si l'aviation américaine peut toujours compter sur l'increvable B-52, qu'elle va moderniser, elle souhaite ainsi commander une centaine de ces B-21 dans le cadre d'un programme estimé à 80 milliards de dollars. C'est le prix de la discrétion.