Alors que, sur le sol américain, on estime le nombre d'accidents de voiture qui ont lieu au moment où elles réalisent un tournant à 1,4 million, le développement et l'arrivée sur le marché des véhicules autonomes suscite de nombreuses questions, comme le rapporte Ars Technica.
Si un·e automobiliste en chair et en os comprend assez aisément que le petit mouvement de la main fait par une autre personne qui est volant signifie que cette dernière est prête à lui laisser le passage, l'intelligence artificielle (IA) d'une voiture autonome n'est pas encore en mesure d'identifier ni de juger de tels conduites.
Un groupe de scientifiques du MIT et de l'université de technologie de Delft a décidé de s'attaquer au problème sous l'angle d'une «théorie de l'esprit» qui désigne la capacité de reconnaître, d'interpréter et d'attribuer à soi-même ou à d'autres individus des motivations, intentions et états d'esprit. Primordial dans nos vies sociales, ce processus s'effectue le plus souvent de manière inconsciente.
Orientation de la valeur sociale
D'après une récente étude californienne, plus de la moitié des accidents impliquant un véhicule autonome ont été provoqués parce qu'un être humain qui le conduisait, ne pouvant comprendre son comportement, finissait par l'emboutir.
Pour pallier ce problème, les équipes de recherche ont décidé d'inclure à leurs travaux le concept de l'orientation de la valeur sociale. Ce dernier permet de mesurer si l'action d'un individu ou d'une communauté est motivée par égoïsme ou par altruisme.
Afin de l'appliquer au développement des véhicules autonomes, ils ont défini quatre catégories d'automobilistes: les altruistes (qui ont pour objectif d'assurer au maximum le plaisir de conduire des autres), la catégorie prosociale (celle des automobilistes qui prennent des décisions pouvant bénéficier à autrui), les individualistes (qui ne se focalisent que sur leur expérience personnelle) et, enfin, les adeptes de la compétition (qui, non content·es de se focaliser sur leur conduite personnelle, désirent avoir une expérience meilleure que celle des autres, et que l'on imagine friand·es de queue de poissons et d'autres excès en tout genre).
En calculant la trajectoire estimée de chacune de ces catégories, les scientifiques espèrent être en mesure de créer une formule qui permettra dans l'avenir aux véhicules autonomes d'anticiper et de déterminer les actions des automobilistes.