Si elles pouvaient parler, on réaliserait que nos boîtes mails nous connaissent mieux que nos proches. Elles ne ratent rien de nos habitudes de consommation, de nos relations intimes, de nos soucis de santé et de nos grands projets.
Pour certains d'entre nous, elles dissimulent même des secrets dont nous préférerions sans doute qu'ils le restent éternellement. La question n'ouvre pas que des perspectives réjouissantes, mais elle mérite d'être posée: tenons-nous vraiment à ce que notre boîte de réception nous survive?
Mashable met en lumière la réponse idéale à cette interrogation existentielle, proposée clé en main par Google. Grâce à ce «Gestionnaire de compte inactif», il est possible de décider ce qui se produira lorsque aucune activité n'aura été détectée sur votre compte depuis trois, six, douze ou dix-huit mois.
Le principe est simple: un mois avant la date butoir fixée, Google vous contactera par SMS (un numéro de téléphone est requis) et par mail (il est possible de fournir plusieurs adresses) afin de vous rappeler que votre compte sera bientôt désactivé, histoire que vous puissiez annuler cette opération en deux temps trois mouvements si vous aviez juste déserté ce compte et que vous ne souhaitiez finalement pas qu'il s'autodétruise.
Tri sélectif
Le gestionnaire permet d'entrer les adresses électroniques (jusqu'à dix!) des personnes que vous souhaitez voir informées de la désactivation de votre compte et de la suppression de vos données. Il est également possible de leur donner accès à une partie d'entre elles.
Boîte Gmail, album photo, favoris Chrome, compte YouTube, interface de blog... tout est paramétrable à condition d'être accessible avec un compte Google. Le degré de précision s'arrête là: par exemple, il n'est pas prévu de pouvoir donner accès à juste une partie de vos mails, en utilisant des libellés par exemple.
Il est aussi possible de ne cocher aucune case et de faire disparaître l'intégralité de vos contenus dans un gigantesque brasier. Cela n'empêchera pas Google de prévenir les proches de votre choix afin de les rassurer en leur apprenant que non, vos données ne seront pas stockées sur ses serveurs pour l'éternité.
Mashable rappelle cependant une date: ce n'est qu'en 2017 que Google a cessé de scanner les contenus de nos boîtes Gmail à des fins publicitaires. Et nous met donc en garde contre les dangers d'un nouveau changement de politique de confidentialité.
Qui sait ce qu'il pourrait advenir de nos données si, dix ans après notre disparition, Google décidait que finalement, tous les contenus qu'il héberge pouvaient être utilisés dans un but commercial? Les vivants pourraient peut-être répliquer ou aller voir si l'herbe est plus verte ailleurs, mais les défunts, eux, n'auraient pas ce loisir. Alors autant considérer ce risque dès maintenant.