La nouvelle semble anodine, elle pourrait pourtant changer énormément de choses. Facebook, qui a racheté il y a quatre ans la plateforme de messagerie WhatsApp pour plus de 17 milliards d'euros, semble désormais vouloir faire fructifier son investissement.
L'idée (pas vraiment originale): y diffuser de la publicité, comme le groupe l'a annoncé le 21 mai lors du Facebook Marketing Summit. Dans un premier temps, ces publicités ne devraient pas être trop intrusives: elles n'apparaîtraient pas dans les conversations, seulement dans la partie Stories de l'application.
WhatsApp will bring Stories Ads in its status product in 2020. #FMS19 pic.twitter.com/OI3TWMmfKj
— Olivier Ponteville (@Olivier_Ptv) 21 mai 2019
- La publicité sur WhatsApp est-elle vraiment un problème?
Pour les personnes inquiètes de la confidentialité de leurs communications, c'est ennuyeux: WhatsApp a bâti une partie de son succès sur le chiffrement de bout en bout des messages en s'appuyant sur le protocole TextSecure, implémenté en partenariat avec Open Whisper Systems.
Mais celui-ci, pour l'instant présent par défaut, pourrait ne plus être activé automatiquement: pour bien cibler une publicité, il faut scanner les conversations –comme le faisait à une époque Google avec Gmail.
- On switche pour Signal ou pour Telegram?
Si vous souhaitez que vos échanges restent à l'abri des gouvernements, des plateformes trop curieuses ou des hackers indélicats, la meilleure solution est d'utiliser Signal.
Comme WhatsApp jusqu'à présent, l'application propose un véritable chiffrement de bout en bout par défaut. Ce n'est pas un hasard si elle est recommandée par Edward Snowden, qui a quelques bonnes raisons de se méfier.
Pourquoi pas Telegram? L'app a plutôt bonne presse dans le grand public, voire dans le milieu politique, mais les cadors de la cybersécurité la déconseillent.
Comme l'a expliqué ici Jean-Marc Manach, le chiffrement n'y est qu'une option, plutôt bien cachée et peu pratique. De plus, une partie cruciale de la structure bâtie par l'entreprise russe n'est pas en open source, ce qui expose potentiellement vos échanges à des intrusions que vous voulez sans doute éviter –pensez au gouvernement de Vladimir Poutine, par exemple.
- Et iMessage?
Bien qu'il ne propose pas autant d'options pratiques que Signal ou WhatsApp, le service iMessage est généralement considéré comme sûr, même si des spécialistes émettent quelques doutes.
Le chiffrement est là aussi effectué de bout en bout et, contrairement à ses petits camarades, Apple jure au monde entier que la sécurité de nos échanges est sa priorité absolue –au point d'en faire un argument publicitaire fort.
Le problème est qu'iMessage est réservé aux propriétaires d'appareils tournant sous iOS, ce qui a fait dire au patron de Google qu'Apple avait fait de la sécurité un «bien de luxe».