Le 24 octobre, cela fera dix-sept ans que le Concorde a cessé ses vols commerciaux. Prouesse technologique, l'avion s'était révélé trop coûteux en matière de maintenance. Mais le rêve d'un jet capable de transporter des humains plus vite que la vitesse du son (Mach 1) n'est pas mort pour autant. Loin de là.
Le constructeur américain Boom Supersonic a annoncé l'arrivée prochaine de son XB-1 et de ses premiers vols d'essais courant 2021. Prévu pour transporter cinquante-cinq passagers et passagères à la vitesse de Mach 2,2 (soit 2,2 fois la vitesse du son, soit plus de 2.600 kilomètres/heure), le fils spirituel du Concorde sera présenté en détail lors d'une conférence en octobre prochain.
Pour le moment, l'entreprise se targue d'utiliser des technologies clés pour un vol supersonique sûr et durable, avec par exemple l'utilisation de composites en fibre de carbone pour la construction et l'utilisation de systèmes informatiques afin d'améliorer l'aérodynamisme et l'efficacité énergétique. Surtout, elle promet un avion «totalement neutre en carbone» grâce à son partenariat avec Prometheus, une start-up spécialisée dans les biocarburants.
Première classe
À l'époque du Concorde, les vols supersoniques étaient réservés aux personnes très riches: des voyages transatlantiques avoisinaient les 12.000 dollars l'aller-retour, et ce bien avant 2003 –date de fin du Concorde. Les trajets étaient alors «à moitié remplis, avec beaucoup de passagers qui étaient des invités des compagnies aériennes», écrivait en 2004 le Smithsonian Air & Space dans un article retraçant l'histoire de l'avion mythique.
Reste que le message du constructeur aéronautique, dans son communiqué («rassembler plus de personnes, de lieux et de cultures»), aura peut-être un peu de mal à résonner, à l'heure actuelle, quand la tendance de l'opinion semble plutôt pencher vers une réduction des déplacements internationaux.