Le Yantar est officiellement un «navire océanographique», seulement, au vu des endroits où rôde ce bateau de la marine russe, il est presque évident que son étude de l'océan relève plutôt de l'espionnage.
En 2015, les États-Unis s'inquiétaient de sa présence non loin de la baie de Guantánamo, où se trouve sa prison militaire de haute sécurité. En 2016, il croisait dans la Méditerranée, non loin de la Syrie, puis d'Israël en 2017. En 2020, le navire stationnait dans les eaux internationales au large des côtes françaises au moment du premier plongeon du nouveau sous-marin nucléaire Suffren à Cherbourg.
Lors de la plupart de ses apparitions, le Yantar est aperçu très proche des câbles sous-marins par lesquels la quasi-totalité du trafic internet transite. Dernièrement, le navire-espion a été repéré en position stationnaire au-dessus de câbles internet au large de l'Irlande.
Cibles stratégiques
Le navire est resté sur place un peu plus d'une journée avant de reprendre sa route et de longer le trajet prévu du futur câble «Celtic Norse», qui reliera bientôt la Norvège à l'Irlande et à l'Islande. La marine irlandaise a assuré à Naval News qu'elle était au courant des manœuvres du Yantar.
Le Yantar dispose d'un sonar qui lui permet de sonder et de cartographier les fonds marins. D'après HI Sutton, un analyste spécialisé dans la défense, le navire dispose de plusieurs appareils autonomes et d'au moins un mini sous-marin pouvant acceuillir un équipage. Le bateau serait ainsi capable d'explorer les grandes profondeurs, à plus de 6.000 mètres sous la surface.
Les câbles internet sous-marins sont des installations ultra-stratégiques qui intéressent beaucoup les renseignements russes. L'an dernier déjà, des agents russes avaient été repérés dans le port de Dublin, vraisemblablement pour la même raison.